© Dorlene Latry
Dans l'obscurité, quand le silence devient requiem, quand le vide se comble de flammes, quand on ferme les yeux et qu'on oublie notre corps, ce corps qui nous trahit à chaque instant, qui nous égare, où retrouve-t-on ces vestiges, ce vestiges-relents imbibés de sueur, de peur, de terre, une terre grasse, humide, fécondée par les vers et la pourriture, où retrouve-t-on ces vestiges, ces vestiges enivrés, imbibés d'exhalaisons doucereuse mélange d'oeillet blanc et myrrhe, de fumée noire, beaucoup de fumée noire et de vent, du vent pour nous soulager. Ils marchent, marchant dans la boue les jambes cassées, les coeurs ouverts.
Quand on oublie le corps, ce corps qui nous trahit dans l'obscurité, seuls, dans les souvenirs qui ne nous appartiennent pas, le silence comblé de flammes, les jambes cassées, les coeurs ouverts, on se réveille...
C'est alors qu'on les retrouve.