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Lettre au Silence

Articles

"Lettre au silence…" Rosita Boisseau, Télérama, n° 2706, du 24 au 30 novembre 2001

Il y a le mystère (palpable) d'une danse vécue comme une expérience spirituelle et l'évidence d'un geste juste et beau, parfaitement accordé au corps qu'il l'interprète.
Cette articulation rare de l'âme (puisqu'il faut bien l'appeler ainsi) et de la chair, le chorégraphe Paco Dècina, féru de médecine chinoise et de philosophies orientales, en offre la magie avec une simplicité déroutante : une sorte d'essence de la danse, concentré de vingt ans d'explorations aiguës du mouvement jusque dans ses ramifications les plus souterraines. Mais plus qu'un artiste d'excellence, Paco Dècina est surtout un être accompli, apaisé. Au-delà du spectacle, ce Napolitain parti pour devenir ingénieur avant de se révéler danseur - revendique un art libre, interface poreuse entre l'être et le monde. Ainsi Lettre au silence (1998), solo tournoyant, griffé d'angles aigus (…).

Rosita Boisseau
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"Retours aux sources" Marie-Christine Vernay, Libération, 25 mai 2001

(…) Paco Dècina ne doute pas non plus de sa danse. Dans son solo Lettre au silence, il propose sa lecture des œuvres du plasticien italien Raffaele Biolchini, sous la forme de tablettes où l'artiste grave des signes abstraits. Le chorégraphe fait de même avec son corps, pour lequel il invente un alphabet secret tout en beauté calligraphique.
Secrète féminité. étirement, immobilités, la danse est ici une histoire de motifs, broderie où le corps très viril convoque une secrète féminité venant des bras, des mains. Sans qu'il s'agisse d'une copie ou d'une transposition, on n'est pas loin des mudras indiens (gestes symboliques utilisés dans les danses indiennes), dans leur abstraction et non dans leur valeur symbolique.

Marie-Christine Vernay
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Irena Filiberti, Programme du Théâtre de la Ville, saison 2000-2001

(…) Dans Lettre au silence, Paco Dècina relit à sa façon les oeuvres d'un plasticien italien, Raffaele Biolchini, des lettres qui se présentent sous la forme de tablettes de terre cuite où I'artiste a gravé des signes abstraits. Debout dans un rai de lumière, le chorégraphe avance lentement. Comme s'il parlait a l'invisible, ses bras dessinent des arcs, son corps devient une courbe où les gestes s'étirent enroulant leurs motifs. Une suite de hiéroglyphes secrets en découle. Dans le texte muet de cette écriture composée de traces ou se mêlent mémoire et imaginaire, Paco Dècina entretient un mystérieux dialogue avec le monde sensible.

Irena Filiberti
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Philippe Verrièle, Les saisons de la Danse, juin 1999

Paco Dècina offre une sorte de psalmodie gestuelle en réponse à une musique indienne, forme sans retour, comme deux longues phrases sans successives. Référence à une écriture improbable, ce solo est aussi une réflexion sur la logique discursive, la danse indienne. Orant ou danseur, Paco Dècina excelle dans l'exercice intime du solo.

Philippe Verrièle
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